Développement de tests connectés à des téléphones mobiles permettant de détecter plusieurs maladies à la fois en Afrique subsaharienne

DIDIDA, ou Digital Innovations and Diagnostics for Infectious Diseases in Africa, est un projet de recherche financé par l’Union européenne et l’UKRI qui vise à développer des outils de diagnostic faciles à utiliser et peu coûteux intégrés à des plateformes de téléphonie mobile afin d’améliorer les soins de santé en Afrique subsaharienne.

Le projet associe la recherche en santé, les études socio-économiques et l’innovation numérique. DIDIDA prévoit également de travailler sur l’infrastructure de santé numérique et de former une nouvelle génération d’experts africains pour répondre aux besoins de santé du continent.

Les trois piliers du projet

1

Détecter plusieurs maladies à la fois grâce à de nouveaux tests très sensibles

Le projet est basé sur le développement d’une technologie de capteurs ADN et moléculaires utilisant la microfluidique papierabordable et qui peut être utilisée sans formation spécialisée. En détectant plusieurs maladies en même temps, les outils seront à la fois plus accessibles et efficaces qu’un processus de diagnostic ordinaire.

2

Collecte de données et assistance aux professionnels de la santé grâce à des diagnostics liés à des applications mobiles.

En reliant les tests aux téléphones portables, nous fournirons l’accès à des tests de diagnostic de haute qualité dans des zones où les infrastructures sanitaires sont limitées.. Les professionnels de la santé auront accès aux données collectées pour faire des recommandations de traitement directement aux patients et bénéficieront également d’informations géographiques pour guider la prise de décision locale.

3

Améliorer les capacités de recherche en Afrique par la collaboration

Le projet permettra financer une cohorte de 16 étudiants en doctoratissus de domaines tels que les innovations numériques, les sciences sociales et l’économie des soins de santé. Les événements de cohorte fourniront à cette nouvelle génération de chercheurs les outils nécessaires pour devenir des contributeurs de premier plan dans la lutte contre les maladies en Afrique.

Les thèmes de recherche

Co-morbidités des maladies infectieuses

Les maladies non transmissibles telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète deviennent de plus en plus la principale cause de décès en Afrique subsaharienne. À mesure que la démographie évolue, le poids des MNT non mortelles à long terme, comme les troubles mentaux, l’épilepsie et l’arthrite, ne cesse de progresser. Elles sont collectivement sous-diagnostiquées et sous-traitées, ce qui entraîne une multimorbidité, un handicap et des douleurs chroniques. Cette charge de MNT à long terme coexiste avec une charge diverse de maladies infectieuses à long terme.

DIDIDA vise à combler le manque de connaissances de la communauté scientifique sur les mécanismes d’interaction entre les maladies non transmissibles et les maladies infectieuses.

Interactions entre les maladies humaines et les maladies du bétail

En Afrique subsaharienne, l’homme et le bétail sont confrontés aux infections et aux épidémies de zoonoses négligées, notamment la coxiella, la brucellose et la leptospirose. La brucellose et la leptospirose sont des maladies zoonotiques endémiques et parmi les plus répandues, qui ont un impact sur les moyens de subsistance de nombreuses personnes dans la région. Ils nuisent à la santé et à la productivité du bétail, ce qui entraîne une baisse des revenus et une insécurité alimentaire, mais constituent également un risque pour l’homme.

DIDIDA vise à développer de nouveaux outils pour permettre des approches plus intégrées de la surveillance et du contrôle des agents pathogènes tels que de nouvelles méthodes de diagnostic et de dépistage permettant de surveiller plusieurs agents pathogènes.

Ingénierie des solutions de diagnostic

Le diagnostic des maladies infectieuses a été transformé par la pandémie de COVID-19, avec une grande variété de méthodes émergentes basées à la fois sur les tests immunologiques et les tests d’acide nucléique.
Les tests basés sur l’ADN ou l’ARN offrent de nets avantages en termes de sensibilité grâce aux méthodes d’amplification, permettant un diagnostic asymptomatique ou pré-symptomatique. DIDIDA s’appuie sur des méthodes d’amplification isothermique plus simples, telles que l’amplification isothermique à médiation par boucle (LAMP), que la réaction en chaîne par polymérase (PCR), ce qui permet de réaliser des tests communautaires dans des endroits éloignés.

Cette innovation contribuera à la création d’un outil permettant d’identifier les réservoirs résiduels d’infections, souvent dans des communautés rurales éloignées, loin des infrastructures de tests de laboratoire.

Facteurs socio-économiques de l’adoption d’innovations en matière de santé

DIDIDA recourra également aux sciences sociales pour étudier les pratiques des usagers. DIDIDA explore les obstacles et les possibilités de fournir des diagnostics et l’outil m-Health en Afrique, dans des contextes urbains, semi-urbains et ruraux, en impliquant des chercheurs et des praticiens.

DIDIDA s’appuie sur les sciences sociales, en évaluant les technologies dans le domaine de la santé afin de quantifier les impacts sociétaux, économiques et sanitaires résultant de l’amélioration du diagnostic et du traitement ciblé des maladies. Les coûts et les effets escomptés des actions en faveur du diagnostic des maladies dans les populations urbaines et rurales seront exprimés sous la forme de bénéfices nets escomptés pour la santé.

Les principales étapes

2023

Démarrer les études de recherche

Bourses de doctorat

Lancement du développement technologique

2025

Lancement de l'intégration de la technologie dans les infrastructures de données existantes

U

Études cliniques

Événements de démonstration

2027

Réalisation du projet

Publications scientifiques

Événements de démonstration

Les maladies infectieuses restent la principale cause de décès en Afrique, tandis que les maladies non transmissibles sont en augmentation.

Les infections respiratoires sévères, le VIH/sida, le paludisme, la diarrhée et la tuberculose représentent près de 80 % de la charge totale des maladies infectieuses en Afrique.qui tuent plus de six millions de personnes chaque année. Le paludisme reste la principale cause de décès dans certains pays comme l'Ouganda.

Dans le même temps, les MNT exercent une pression croissante sur les services de santé. Les maladies non transmissibles (MNT) telles que le cancer, les maladies cardiovasculaireset le diabète deviennent de plus en plus la principale cause de décès en Afrique subsaharienne.

L'amélioration des outils de détection et de prévention est une mesure importante pour réduire la charge croissante de ces maladies, en particulier dans les zones éloignées des centres de soins de santé.

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